lundi 31 mai 2010

La technique de la désinformation

par Michel GEOFFROY


Voici l’intervention de Michel Geoffroy lors de la première cérémonie des Bobards d’or tenue à Paris le 20 avril 2010.

Ce texte mériterait d’être enseigné dans une École de la ré-information tant il est pertinent. Et disséquer ensuite en guise de travaux pratique, le contre-exemple : l’abject reportage des Infiltrés de France 2.

La rédaction d’Europe Maxima

***

La remise des Bobards d’or vise à récompenser ceux qui font œuvre de désinformation dans les médias au service de l’idéologie dominante.

Tout d’abord qu’est-ce que la désinformation ?

Le concept de désinformation est apparu dans le langage courant au cours du dernier quart du XXe siècle et visait principalement l’action réelle ou supposée des propagandistes soviétiques et de leurs « compagnons de route », accusés d’utiliser certains procédés pour influencer l’opinion publique occidentale dans un sens conforme aux intérêts de l’Union soviétique.

Le romancier Vladimir Volkoff a vulgarisé ce concept dans différents romans célèbres : Le Retournement (1979), Le Montage (1982) ou bien encore Le Complot (2003).

V. Volkoff définissait lui-même ainsi la désinformation comme « une manipulation de l’opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés » (Petite Histoire de la désinformation, Éditions du Rocher, 1999).

Le concept de désinformation renvoie donc dès sa formulation à trois éléments principaux :

– l’utilisation des médias et en particulier de la presse comme vecteur privilégié pour influencer l’opinion;

– une action indirecte qui vise à produire certains effets chez le récepteur du message : la désinformation est, certes, une propagande mais une propagande insidieuse car elle se présente habituellement sous les apparences de la neutralité et de l’objectivité et non pas sous l’apparence d’une opinion déclarée;

– la diffusion d’un discours au service d’une idéologie ou d’intérêts particuliers.

François-Bernard Huyghe définit ainsi, de son côté, la désinformation comme le fait de « propager délibérément des informations fausses en les faisant apparaître comme venant de source neutre ou amie, pour influencer une opinion ou affaiblir un adversaire » (L’Ennemi à l’ère numérique, P.U.F., 2001).

La désinformation est donc un transfert d’information mais qui comporte en lui-même une transformation de l’information initiale.

Cela a conduit certains, comme le théoricien de l’information Kévin Bronstein à définir la désinformation comme une sorte d’inversion du processus normal de la communication : en principe la communication part de l’observation de faits qui peuvent ensuite faire l’objet d’une analyse, d’une mise en perspective et finalement d’un jugement.

Telle était d’ailleurs la définition du journalisme d’opinion jusque dans la première moitié du siècle, qui impliquait justement un engagement, un commentaire, une prise de position visible (donc courageuse) du journaliste par rapport aux faits.

La désinformation suppose, au contraire :

• de partir d’un jugement a priori mais informulé comme tel;

• pour suggérer une opinion incorrecte car reposant sur des faits présentés à cette fin.

* * *

Dans la plupart des pays occidentaux la presse d’opinion a cédé la place aujourd’hui aux grands médias d’information qui prétendent ne présenter que des faits objectivés et non plus des opinions : ces faits – la fameuse « information » [l’info, les news] – se succédant en flot continu, à l’image du mode de présentation adopté par C.N.N. et ses émules : une information qui ne s’arrête plus, des images qui se succèdent et des bandeaux qui défilent en permanence en bas de l’écran.

Cette transformation est très importante pour le sujet qui nous occupe.

L’accent mis sur l’information, de plus en plus spectaculaire dans la course commerciale à l’audience, signifie d’abord que l’on finit par oublier les opinions que véhiculent en réalité ces prétendues « informations ». Pour reprendre la célèbre formule de Mac Luhan, les médias nous font oublier le massage qui se cache derrière le message.

La diffusion d’un flot croissant d’informations signifie ensuite l’absence de mise en perspective des faits, c’est-à-dire l’absence totale d’intelligibilité (cf. le vieil aphorisme de Platon « Le sot n’est instruit que par l’événement »).

Cela signifie enfin que le sentiment prend le pas sur la réflexion ou, pour le dire autrement, que ce qui finit par compter le plus c’est l’effet produit par l’information plus que l’information elle-même. Effet commercial d’abord, effet politique et idéologique ensuite.

C’est pourquoi la désinformation est plus facile sous le règne de l’information médiatique que sous celui de la presse d’opinion.

Cette capacité de manipulation s’appuie évidemment enfin sur l’extraordinaire diffusion des moyens de communication mondiaux depuis la fin du XXe siècle et sur un taux d’exposition médiatique des populations croissant qui favorise l’orchestration.

Rappelons quelques données pour la France :

• 60 % de foyers disposent au moins de six écrans (en comptant les ordinateurs et les téléphones);

• la durée moyenne de stationnement devant la télévision est de 3 h 24 par jour selon le Syndicat national de la publicité télévisée [Le Monde du 31 décembre 2009] (2 h 18 chez les enfants de 4 à 14 ans) [un Américain passe en moyenne 9 heures par jour devant un média, selon une étude réalisée par l’Université de l’Indiana (Faits & Documents du 15 janvier 2006)];

• le développement de l’utilisation des messageries et d’Internet à titre professionnel renforce cette évolution (c’est la fameuse « économie numérique » encouragée par la nouvelle classe dirigeante);

• la presse quotidienne gratuite touche plus de quatre millions de lecteurs;

• les Français ont eu en moyenne 40 contacts avec les médias par jour en 2009 (dont 16 pour la télévision) selon l’enquête « Media in life » (Le Monde du 5 mars 2010), soit une progression de 9,7 % par rapport à 2006.

Dans le même temps la lecture des livres – qui est plus réflexive – chute : selon l’I.N.S.E.E., en 2006 les Français ont consacré moins de 0,5% de leur budget à l’achat de livres (en net recul par rapport aux années 1990; Le Bulletin quotidien du 6 août 2009). De même, l’aptitude à la lecture diminue en Europe et en particulier en France parmi les adolescents de 15 ans : le taux d’inaptitude est de 21,7 % de futurs consommateurs de médias selon la Commission européenne pour 2006 (Le Monde du 1er décembre 2009) !

* * *

La grande ruse du diable est dit-on de faire croire qu’il n’existe pas. La plus grande ruse de « l’information » médiatique contemporaine est de faire croire qu’elle présente des faits (des « infos ») alors qu’elle diffuse en réalité des opinions conformes à une idéologie et donc des faits sélectionnés ou reconstruits à cette fin. C’est ce que disait V. Volkoff à propos de la Pravda : en Union soviétique, tout le monde savait que la Pravda (« La Vérité ») diffusait la vérité officielle du Parti communiste : on le savait et par conséquent on pouvait parfois essayer de lire entre les lignes pour en faire son profit. Mais les médias contemporains, eux, ne s’affichent plus comme tels : ils sont donc beaucoup plus trompeurs. L’Union soviétique a disparu mais pas la désinformation.

Nous vivons dans un âge idéologique mais qui ne se reconnaît pas comme tel : c’est la grande nouveauté par rapport aux despotismes du XXe siècle.

Et la désinformation lui est consubstantielle : car la fonction première de la désinformation médiatique contemporaine est avant tout d’essayer de rendre les faits conformes à l’idéologie.

Les faits sont heureusement « têtus », comme le déplorait Lénine dans les années 1920 : ils sont toujours plus forts que les utopies. Ce qui veut dire que quand l’idéologie a de moins en moins prise sur la réalité, comme par exemple quand la réalité des banlieues d’aujourd’hui correspond de moins en moins au discours bisounours sur l’intégration des immigrés, il n’y a pas d’autre issue pour ceux qui sont au service du pouvoir, que :

• de cacher les faits et les opinions qui dérangent;

• de tenter de transformer les faits pour qu’ils correspondent à ce que souhaite l’idéologie.

C’est, bien sûr, une démarche naïve : la désinformation médiatique contemporaine est donc tout à la fois redoutable mais aussi l’aveu d’une défaite annoncée : car, comme le montrent les sondages et les résultats électoraux, l’opinion dans la plupart des pays européens se démarque de plus en plus de l’idéologie de la nouvelle classe dirigeante et donc de l’idéologie des médias.

Et les médias occidentaux deviennent autant de Pravdas aux yeux de nos concitoyens qui se rendent de plus en plus compte que le monde réel n’est pas le monde médiatique.

* * *

Venons-en maintenant aux principaux procédés habituellement utilisés pour désinformer. Comme il y en a de nombreux on en retiendra trois principaux :

1) D’abord passer sous silence les faits qui contredisent ou sont susceptibles de contredire l’idéologie : cela s’appelle la censure.

C’est apparemment le plus simple à faire : apparemment, car la multiplicité des moyens de diffusion, en particulier grâce à Internet, fait courir un risque croissant que quelqu’un diffusera quand même l’information un jour. La censure est efficace mais donc pas suffisante.

La désinformation par censure vise à éliminer la représentation des faits ou des opinions qui vont à l’encontre du discours que l’on veut voir dominer.

On peut censurer des images et l’on pensera à la formule de Bill Gates : « Qui maîtrise les images maîtrise les esprits » (Le Monde du 6 octobre 1999).

Exemple :

Le Figaro du 19 novembre 2008 qui consacre sa Une à Rachida Dati avec pour titre « Rachida Dati réplique à la fronde des magistrats ». Mais la photo de la Une a été corrigée… pour faire disparaître la bague « Liens » de Chaumet, en or gris pavé diamants, d’une valeur estimée à 15 600 euros. Justification du service photo du quotidien : « On ne voulait pas que la bague soit l’objet de la polémique alors que le vrai sujet était la pétition des magistrats », selon la déclaration de la responsable du service Debora Altmann (cf. Le Monde du 22 novembre 2008).

Remarquons aussi que, suite aux émeutes qui embrasent les banlieues, des appels sont périodiquement lancés contre les prétendues « images pousse-au-crime » (Le Figaro du 21 décembre 1998 à propos des émeutes de Toulouse) : en d’autres termes, on appelle à la censure des images dès lors qu’elles montrent les violences commises par les personnes issues de l’immigration. Cette censure a été justifiée par la théorie fumeuse selon laquelle la diffusion de ces images aurait un « effet multiplicateur » des violences : les bandes chercheraient à faire mieux [pire] que les bandes voisines au vu de ces actualités. D’ailleurs, l’article du Figaro précité citait le service de communication de la S.N.C.F. qui déclarait : « Depuis le 14 mars 1998 et la destruction quasi totale d’un de nos véhicules à Andrésy, nous avons décidé d’interdire l’accès de nos centres de maintenance aux cameramen et aux photographes. D’accord pour donner des chiffres des dégradations mais garder pour soi les résultats ».

On peut donc aussi censurer des faits : par exemple, censurer l’identité de l’auteur d’un délit, voire le délit lui-même. Ainsi il est intéressant de noter que quand la télévision nous présente des actes de violence commis par les jeunes, dans leur grande majorité les images mettent en scène… des Européens, quand elles ne sont pas floutées.

On peut enfin censurer des opinions dissidentes.

Par exemple :

Cette censure vise à créer un consensus factice autour des thèmes de l’idéologie dominante.

2) Ensuite, changer le sens des mots pour changer le sens des faits.

La désinformation est aussi, en effet, avant tout une tromperie par et sur le langage (pour reprendre l’expression de Michel Legris dans son ouvrage Le Monde tel qu’il est). Ce mode de désinformation est directement lié au développement du discours « politiquement correct », c’est-à-dire de le novlangue orwellien dans les médias.

Exemples :

– Toute la terminologie, bien connue désormais, relative aux personnes d’origine immigrée : les « jeunes » (« jeune homme », « jeune majeur », etc.), « incivilités » [au lieu de dire délits], un quartier « populaire », une banlieue « sensible » ou « défavorisée » [remarquable désinformation quand on connaît l’importance des efforts financiers faits par la collectivité pour ces banlieues] : le but est de distordre la réalité de l’immigration afin de la présenter comme une question générationnelle ou sociale (le chômage dont on est « victime ») mais, bien sûr, ni ethnique ni culturelle. Sans parler des « traditionnels » incendies de véhicules de la St-Sylvestre;

– la présentation systématiquement positive des délinquants d’origine immigrée :

Le Figaro.fr du 27 février 2008, article de Anne Charlotte de Langhe, qui rend compte du procès de l’élève ayant poignardé le 16 décembre 2005 une enseignante, Karen Montet-Toutain : ce procès, « c’est celui d’un jeune homme vaguement perdu, d’une institution, d’une violence et d’un système entier »; le ton est donné car pour l’auteur le vrai coupable c’est, bien sûr,… le ministère de l’Éducation nationale. L’élève s’appelle Kévani Wansale et il a frappé l’enseignante à sept reprises (le journaliste préfère écrire « l’agresse violemment au moyen d’un couteau de cuisine »).

Le Monde du 22 octobre 2008, article de Yves Bordenave, « Mort de Sidi-Ahmed : en toile de fond une banale histoire d’amour » : l’article relate la comparution en cour d’assise des auteurs de la mort par balle du jeune Sidi-Ahmed Hammache le 19 juin 2005 dans la Cité des 4000 à La Courneuve, à la suite d’une altercation. Il est donc « banal », pour l’auteur de l’article, de conclure une histoire d’amour à coups de pistolet…

Le Figaro.fr du 12 août 2009, article de Cyrille Louis, « Une bande de l’Essonne sème le trouble à Royan », avec pour sous-titre « Après avoir multiplié les agressions et les menaces des jeunes ont été la cible lundi d’une action punitive de forains locaux ». La lecture de l’article montre que ce que l’auteur désigne par « trouble » recouvre les faits suivants : occupation illégale de logement, vente de stupéfiants, vols, dégradations, coups, menaces, tentative d’extorsion : c’est-à-dire des délits, en bon français.

D’une façon générale tous ces articles sont construits selon un schéma invariant dès lors qu’ils sont conduits à rendre compte [souvent de mauvaise grâce] de violences ou de délits commis par des personnes d’origine immigrée, des personnes de couleur ou de religion musulmane :

– leurs actes sont toujours « incompréhensibles », on « s’interroge », etc.;

– ils ont été commis dans des quartiers toujours « tranquilles » ou « sans histoire »… jusque-là;

– le présumé coupable est en général présenté de la façon la plus positive possible (sérieux, bien intégré, cherchant du travail, apprécié de tous, etc.;

– si on ne peut cacher que son geste est grave, on insiste alors sur le fait qu’il était « déséquilibré » ou malade, donc en quelque sorte qu’il n’était plus lui-même (par exemple l’assassin algérien de Mgr Jacquier, évêque d’Alger, en 1975 était « un aliéné mental » selon Le Monde du 13 juillet 1976 qui précisait toutefois qu’il « s’était déjà rendu coupable d’un autre crime en France » : ce mode de présentation fera école);

– on évite les mots qui pourraient choquer : au lieu de crime on parle de « drame »; au lieu de vol, de « larcin »; au lieu de délit, de « bêtise » ou de « faux pas »; au lieu d’écrire que c’était un délinquant endurci on écrira qu’il « avait un passé de violences », etc. D’une façon générale les violences ou les crimes racistes ne sont jamais attribués à des personnes d’origine immigrée mais toujours à des Français de souche : cela procède d’une désinformation qui pose en tabou que l’immigré est par construction d’abord une victime;

– on donne toujours la parole à sa famille ou à ses proches et ceux-ci font part de leur désarroi (les victimes n’ont droit à la parole que si elles tiennent des propos lénifiants ou si elles déclarent « refuser de faire des amalgames » ou la « récupération politique » du drame, c’est-à-dire que l’on censure toujours la mise en perspective de ces événements, sauf si c’est, bien sûr, pour faire le procès du « chômage » ou du « racisme »).

On notera aussi avec intérêt que ce type de construction journalistique a été appliqué lors de la recension du procès des meurtriers du responsable sud-africain de l’A.W.B., Eugene Terreblanche (cf. Le Monde du 8 avril 2010 sous la signature de Jean-Philippe Remy).

– La désinformation s’efforce en général de minimiser les faits dès lors que les victimes sont des Européens de religion chrétienne. Les emballements médiatiques sont réservés, en effet, aux délits qui concernent des victimes appartenant à d’autres confessions (comme en matière de profanations de sépultures ou d’inscriptions sur les lieux de culte).

Exemple :

Le Monde du 26 février 2008, article « Les inquiétudes de la communauté catholique d’Algérie », sous la signature de Amir Akef. L’article s’efforce de minimiser le sort fait aux catholiques en Algérie qui est « à la limite » (sic) de la persécution. L’auteur signale cependant : « Reste que l’activisme évangélique est réel et inquiète la population, parfois choquée de ces conversions qui se produisent dans de petits villages où tout le monde se connaît ». Bref, ce sont les musulmans qui ont de vraies raisons de s’inquiéter !

Cet article est également intéressant car il montre un autre procédé de désinformation consistant à noyer une donnée significative dans un ensemble d’informations insignifiantes ou de sens contraire : ici, la persécution des catholiques s’efface devant l’inquiétude prétendue (et symétrique du titre) des musulmans devant les conversions à l’évangélisme…

- Dans un registre inverse, cette fois culpabilisant et repoussant, la désinformation russophobe utilise des leviers identiques :

Exemples :

Le Monde du 31 mars 2010 et sa présentation des attentats islamistes dans le métro de Moscou. Titre de la première page « Les attentats de Moscou soulignent l’échec du Kremlin ». L’article en page 6, sous la signature de Marie Jégo, indique notamment que « malgré le discours officiel la Russie ne parvient pas à éradiquer les groupes islamistes radicaux ». Alors que cet attentat islamiste est le plus meurtrier que la Russie ait connu depuis 2004, l’article s’étend longuement sur les responsabilités présumées du gouvernement russe (« la politique de terreur voulue par le Kremlin » en Tchétchénie) et des services spéciaux.

Cette façon de renverser les responsabilités a déjà été notamment largement utilisée lors de la prise d’otages de Beslan en septembre 2004 (acte terroriste particulièrement odieux : 331 morts dont de nombreux enfants) : les médias ont alors expliqué que les morts étaient dues non pas tant aux terroristes musulmans qu’aux… services de sécurité.

Le traitement médiatique du terrorisme islamique en Russie est ainsi très différent de la présentation de ce même terrorisme quand il frappe des Occidentaux : quand il frappe des Russes il est tout simplement excusable. L’objectif de cette désinformation est, en effet, de diaboliser les Russes.

Le Monde du 13 avril 2010, sous la signature de Marie Jégo, article intitulé « Comment naît une kamikaze » : on y explique que la famille de la terroriste Mariam Charipova était persécutée par les forces de sécurité russe et que, somme toute, le terrorisme n’est que la légitime réponse à cette oppression. L’article foisonne, en outre, de commentaires positifs et lénifiants sur ladite terroriste et sa famille, « une belle brune aux yeux verts », ses parents habitent « l’une des plus belles bâtisses du village », « elle était croyante mais pas extrémiste », elle était « tellement brillante » et son frère avait été « atrocement torturé » par les services de sécurité [mais il est apparemment vivant, lui]. L’article se termine en citant un salafiste qui indique que l’imposition de la Charia au Daghestan « c’est ce qui peut nous arriver de mieux » : mais l’article indique pour finir qu’il offre le thé : comme il est gentil !

À noter aussi que le terme kamikaze est en soi une désinformation puisque les kamikaze étaient des soldats qui attaquaient des cibles militaires particulièrement bien défendues, alors que les terroristes que l’on nomme ainsi tuent des civils sans défense…

- On pourrait aussi citer la désinformation cathophobe qui est un genre très pratiqué par les médias : en particulier vis-à-vis des traditionalistes (dits « intégristes ») ou à l’occasion de la campagne relative aux accusations de pédophilie contre des prêtres : là aussi l’absence de toute mise en perspective de « l’information » interdit de mettre en lumière que ce type d’accusation concerne en réalité bien d’autres groupes sociaux et dans des proportions plus élevées.

Exemple :

Le Monde du 8 avril 2010, article de Philippe Dagen intitulé « Un loup-garou dans l’église Sainte-Anne » vantant un certain Stéphane Pencréac’h (sic) qui dans l’ancienne église Sainte-Anne du centre de Montpellier a exposé ses « œuvres » intitulées La Passion : comme l’écrit le journaliste « On peut voir dans La Passion la tentative la plus complète pour renouer avec la peinture sacrée, ses formats, ses sujets ». Jugeons-en : « Le Christ a une tête de loup-garou aux yeux rouges et des sirènes se tordent à ses pieds »; « Dans une autre œuvre le Père éternel règne sur un monde de débris » ; les figures féminines sont « bien peu vêtues pour une église ».

Bref, comme l’écrit le journaliste : « Toutes les conditions sont réunies pour que l’on crie au sacrilège. C’est là la seconde raison pour s’intéresser à cette Passion ». Le reste à l’avenant…

– La désinformation par la déformation du sens des mots permet ainsi la partialité à bon compte sous couvert d’information et, bien sûr, de professionnalisme.

3) Troisième procédé de désinformation : présenter comme fausse une information vraie et, inversement, présenter comme vraie une information fausse. C’est, bien sûr, celui qui se rapproche le plus du mensonge pur et simple.

Le mensonge peut porter sur l’image et l’on se souviendra de l’exemple classique : Patrick Poivre d’Arvor et Régis Faucon diffusant le 16 décembre 1991 sur T.F.1 au Journal de 20 heures une fausse interview de Fidel Castro : en réalité, il s’agissait d’images de conférence de presse montées ultérieurement sous un assemblage de questions conçues pour donner l’illusion d’un entretien personnalisé (source : Le Monde du 5 mars 1993).

Cet exemple est intéressant puisqu’il devient difficile de démêler le faux du vrai : des vraies images sorties de leur contexte et recomposées deviennent fausses !

Le mensonge peut porter aussi bien sur le contenu de l’information elle-même, par exemple la présentation des statistiques sur l’immigration pour démontrer qu’il n’y a aucune « pression migratoire » et que cela relève du phantasme d’extrême droite. L’immigration est en effet un enjeu majeur de la désinformation médiatique contemporaine

Voir la mise au point de la démographe Michèle Tribalat sur l’article de Anne Chemin dans Le Monde du 4 décembre 2009 qui écrivait que « les flux migratoires se stabilisent ». M. Tribalat révèle ainsi les différentes supercheries utilisées dans l’article :

• des séries statistiques qui commencent en 1982 et qui sont arrêtées en 1999 : or M. Tribalat révèle que, de 1999 à 2006, l’immigration algérienne a augmenté de 18 % par exemple et que, de 1982 à 2006, l’immigration a progressé de 25 %, l’évolution se produisant presque entièrement sur la dernière période… justement passée sous silence par Le Monde, qui peut donc conclure, « preuve à l’appui », à une stabilisation de l’immigration;

• des arrondis incohérents (mais utilisés pour minorer les progressions…);

• l’accent mis sur l’immigration tunisienne, qui ne connaît pas d’évolution significative et l’impasse sur la progression de celle en provenance d’Afrique Noire.

- Enfin les gros mensonges : ils vont recevoir dans un instant les honneurs de cette soirée.

* * *

En conclusion, la désinformation est une application concrète de la fameuse théorie du fil de fer, mise en scène par V. Volkoff dans son roman Le Retournement : l’officier traitant du K.G.B. explique ainsi à son élève que pour casser un fil de fer il faut le tordre alternativement vers la droite et vers la gauche; « il faut faire de même avec l’opinion », dit-il, c’est-à-dire qu’en diffusant, par souci apparent d’objectivité, des points de vue trop balancés, des informations vraies et fausses, des opinions opposées, en mettant sur le même plan l’agresseur et la victime, le voleur et le volé, on finit par faire perdre le sens de ce qui est vrai.

C’est-à-dire que l’on sape le fondement de la culture et de l’identité, qui suppose une hiérarchie des principes et une distinction du bien et du mal, du vrai et du faux, du beau et du laid, du juste et de l’injuste.

Et l’élève de répondre à l’officier du K.G.B. : « Il me semble qu’il y a un journal qui fait cela en France »…

* * *

J’espère en tout cas que ce petit voyage dans le monde de la désinformation médiatique permettra d’apprécier toute la difficulté rencontrée pour distinguer ceux qui méritent maintenant de se voir décerner les Bobards d’or !

Source: Europe Maxima

dimanche 30 mai 2010

Marc Augier dit Saint Loup

Ecrivain maudit, passé au travers du mur de flamme de l'engagement politique, Marc Augier, dit Saint-Loup, a déjà fait l'objet de plusieurs études biographiques. On citera celle de Jérôme Moreau, Sous le signe de la roue solaire (L'AEncre, 2002) ou celle du sud-africain Myron Kok, Tels que Dieu nous a voulu (L'Homme Libre, 2004), qui centrent toutes les deux leur propos sur les idées et le parcours politique de l'écrivain. Mais l'auteur d'un grand roman comme La peau de l'aurochs, ne peut pas être tout entier réduit à l'engagement qui a été le sien au cours des années 40. La biographie de Saint-Loup, publiée aux éditions Pardès, dans l'excellente collection Qui suis-je ?, signée par Francis Bergeron, déjà auteur d'études sur Béraud, Daudet ou Monfreid, devrait permettre d'apporter un nouvel éclairage sur l'homme et son oeuvre.
Saint-Loup.jpg

" Marc Augier, alias Saint-Loup, fut emporté par le vent de l’Histoire, à toute vitesse, mais sans jamais tomber. Il en a tiré une oeuvre forte et virile, parcourue par un souffle épique. Une oeuvre peinte à fresques, où des individus et des groupes d’individus doivent affronter les bombardements, le rouleau compresseur des chars soviétiques, l’épuration, les foules ivres de violence, mais aussi la montagne, la neige, le froid polaire, les avalanches, les tempêtes, les poux, l’hiver russe, une panne de moteur en altitude ou, simplement, la fatigue au guidon d’une moto lancée sur les routes d’Europe. Ce qui fascine, chez Saint-Loup, ce sont des valeurs universelles, qui n’appartiennent à aucun camp: c’est cette vie de sportif, d’aventurier, de guerrier. Saint-Loup est le contraire d’un idéologue. C’est un militant, mais ce n’est pas un homme du combat des idées. C’est un homme d’action, ayant mis ce goût de l’action et du risque calculé au service de causes politiques et parfois militaires. Soixante-cinq ans après la fin de la guerre et plus de vingt ans après la chute du mur de Berlin, il est temps de relire son oeuvre, de la dégager de sa seule dimension hérétique, conséquence de ses quatre années à la LVF et à la Waffen SS. Oui, grâce à ce «Qui suis-je?» Saint-Loup, il faut revisiter ce grand créateur de mythes, et personnage mythique lui-même."

samedi 29 mai 2010

vendredi 28 mai 2010

Pour la vérité historique

Le comité «Pour la vérité historique – Cannes 2010» manifeste aujourd’hui aux abords du Festival de Cannes pour dénoncer les mensonges odieux véhiculés par le film de Rachid Bouchareb « Hors-la-loi ». Une indignation qui eut été certainement moins forte, si ce brûlot anti-français, «un scénario parsemé d’erreurs », « d’anachronismes et d’invraisemblances parfois grossières » dixit le Service historique du ministère de la Défensevoir notre article en date du 30 avril- n’avait pas été financé à hauteur de 100 000 euros par les contribuables français, via la région Paca. « Une organisation cinématographique » précise « Pour la vérité historique » , qui a donc « profité de fonds publics français complétés par ceux d’un mécénat idéologique d’entrepreneurs dévoués à la cause ». Un film qui « n’aurait jamais dû bénéficier du tremplin publicitaire et médiatique que va lui offrir une institution française, le Festival de Cannes quelques jours à peine après sa sortie officielle en Algérie ».

Comme l’a souligné Roger Holeindre, au nom du Cercle National des Combattants ce long métrage, est une insulte à notre pays et aux populations chrétiennes, juives et musulmanes d’Algérie qui ont perdu des milliers des leurs sous les couteaux des égorgeurs du FLN. C’est le moment que choisit notre ambassadeur à Alger, Xavier Driencourt, pour proposer que l’armée algérienne soit invitée à défiler sur les Champs-Elysées… le 14 juillet 2012 ».

Une proposition du représentant de la France à Alger qui n’est pas anodine quand on se souvient que le 13 janvier dernier « une proposition de loi criminalisant le colonialisme français » a été déposée devant le parlement algérien. Celle-ci a été signée par 125 députés de différents partis, notamment ceux du FLN au pouvoir, mais aussi le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia, le Mouvement pour la société de la paix (MSP, islamiste) et El Islah (islamiste). Député du FLN, Moussa Abdi précisait alors qu’il était envisagé « de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux », a-t-il précisé. En outre, les représentants du MSP et du parti Islah ont demandé à la France de « présenter ses excuses pour la période coloniale et d’indemniser le peuple algérien ». Une demande de nature à favoriser la paix civile dans « nos » banlieues, cela va sans dire, et qu’il s’agirait donc d’ajuster en invitant les troupes algériennes à parader le 14 juillet…

Mais il est vrai que l’UMP n’est pas à ça prêt. Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, alias « Gaudin pacha » comme le nomme le président du FN, en compagnie de l’Ambassadeur d’Algérie, a posé hier la première pierre de la plus grande mosquée de France dans le quartier Saint Louis de la capitale phocéenne. Un projet poursuivi de longue date par M Gaudin, otage selon les uns, complice selon les autres, du lobby politico-religieux musulman, dans une ville qui compte vraisemblablement entre 300 000 et 400 000 habitants de confession coranique.

Conseiller régional de PACA, responsable frontiste à Marseille, en pointe dans le combat contre l’islamisation-invasion, Stéphane Ravier a dénoncé « une véritable provocation », « le mépris du peuple historique de Marseille », d’autant que M Gaudin et son équipe ont choisi d’ignorer que la cour d’appel doit encore statuer sur le recours déposé par le Front National.

Sur son blog ce vendredi, Jean-Marie Le Pen a jugé lui aussi nul et non avenu la construction de cette mosquée-Cathédrale aux dimensions gigantesques susceptible d’accueillir 7000 fidèles et dont le minaret sera orné d’un phare qui s’allumera pour appeler à la prière… Pas de quoi ébranler la foi en tout cas, des dizaines de milliers de catholiques qui s’apprêtent à participer cette fin de semaine au traditionnel pèlerinage de Chartres.


Source: Gollnisch.com


mercredi 26 mai 2010

Contre le Pdf

Avec l'extrême droite c'est toujours le même problème à savoir que ce n'est qu'une droite extrême. Les états unis, c'est à dire les constructeurs de l'actuelle société française peuvent toujours compter sur Carl Lang et ses amis du Pdf. A l'évidence Bernard Anthony, bien plus que Pierre Vial est au commande.

Pourquoi choisir Lang puisqu'il dit la même chose que de Villiers ?


Il y a dans la dénonciation de l'islam lorsque celui ci est dénoncé comme le danger majeur de ce début de millénaire une faute intellectuelle quand ce n'est pas une mauvaise foi évidente. Entendons nous bien: l'erreur de nos contemporains est d'admettre qu'une nationalité puisse être indépendante d'une ethnie ainsi que d'une religion dominante. En acceptant la pluralité tant des races que des religions, on en arrive fatalement à l'émergence de lobbies dont l'action vise à promouvoir la communauté dont ils sont les émanations. C'est le fameux melting pot qui advient alors avec le repli sur soi qui s'ensuit. En conséquence et fatalement, ce n'est plus l'intérêt général qui prévaut au sein de la cité mais quelques intérêts qui s'entrechoquent aux dépens de la totalité. Lobby noir, arabe, asiatique mais aussi musulman, bouddhiste ou plus anciennement juif. Lobby des femmes malheureuses de l'être et aspirant à changer de sexe, des femmes fières de l'être et homosexuelles, femmes s'estimant exploitées par les hommes, etc.

Evidemment, dans de telles conditions, le dialogue s'éteint faute de logos. C'est le culte du moi communautaire qui s'exprime, qu'il soit d'origine religieuse, ethnique, sexuel, etc... Ce moi porté aux nues est une régression et la négation de la civilisation: il ne marque en effet que le retour au principe homéostasique qui caractérise n'importe quel être vivant, aussi rudimentaire que puisse être sa structure. On en est parvenu là quelque deux mille ans après Vercingétorix.

Je dois avouer avoir une certaine sympathie pour le dieu de l'islam parce qu'il est celui des trois monothéismes qui est le plus impersonnel, le plus conceptuel. Cela ne me conduit nullement à me convertir puisque j'ai été baptisé et qu'il est de nombreux penseurs catholiques dont les opinions variées permettent de trouver celui qui résume le mieux pour chacun tant notre ressenti que notre pensée. Ainsi mon pessimisme me conduit naturellement tant à Saint Augustin qu'à Saint Bonaventure. D'autres, parce qu'ils perçoivent différemment leur rapport au divin trouveront surement le docteur de l'Eglise ad hoc. A ce titre qu'un Tahir de la nive se soit converti à l'islam au nom du refus de la postmodernité, même si ses analyses au sujet de l'impérialisme américain sont intéressantes, constitue à mes yeux une erreur:

Le code barre qui caractérise l'objet n'est pas compatible avec le catholicisme non plus.

Autrement, que des musulmans, dans leurs pays d'origine, c'est à dire sur la terre d'islam que je ne leur conteste pas, se livrent à des actions de toute sorte à l'encontre d'un modèle oppressif qui nous écrase aussi, m'apparait une excellente chose. Je leur envoie un clin d'oeil complice et les défends contre la désinformation tellement opérante sous nos cieux. Encore une fois, nul besoin de se convertir, puisqu'à bien connaître les catholiques authentiques, on s'aperçoit que les musulmans n'offrent pas davantage.
Remarquons qu'il y a aussi dans la conversion le choix d'une religion que l'on acquiert comme on le fait pour n'importe quel produit que l'on trouve dans nos hypermarchés et que nous plaçons dans notre caddie.

Pour revenir à la délinquance, problème de police qui justifie paradoxalement bien des attitudes politiques, nous constatons qu'elle est pour beaucoup le fait de personnes issues de l'immigration et d'origine musulmane. Encore faut-il ne pas souligner le fait sans l'analyser: la question au second degré pose le problème de savoir le pourquoi de l'immigration et de ceux qui l'organisent. Avouons que ce sujet n'est que très rarement traité, en tout cas beaucoup moins que la délinquance présentée de manière factuelle. L'immigration n'est globalement mais pas exclusivement certes, qu'une affaire de sous dans lesquels certains excellent davantage que d'autres. Elle permet aussi de faire ressembler à s'y méprendre la France aux states: il suffit de regarder la composition ethnique de nos rues.
Nos délinquants, parce qu'ils sont musulmans d'origine, nient leur condition: en effet, l'islam comme religion, impose des normes morales qui par exemple interdisent le vol: la main coupée aux voleurs, sentence musulmane et non républicaine, donnerait peut être d'excellents résultats, ne serait-ce qu'en matière de récidive. Choquant à lire mais pas nécessairement faux.

Je pense donc que les musulmans en France ne sont musulmans que de nom en ce qui concerne la majorité d'entre eux. Qu'ils ne sont en aucune façon venus envahir la France au profit d'un quelconque impérialisme ou au nom d'une religion qu'à l'évidence ils ne connaissent pas.

Alors ?

Je ne leur accorde ni les bénéfices que l'on reconnaît aux croyants, ni même d'être des représentants de la culture arabe. En bon matérialistes, ils sont venus trouver des travaux bien mieux rémunérés que ceux que l'on trouve dans leur pays d'origine, des allocations familiales attractives, un Rmi devenu Rsa qui n'est pas rien comparé à ce que l'on touche en travaillant dans d'autres pays. En tant que matérialistes, ils auraient bien tort de se priver et ce d'autant plus que NOS PROPRES GOUVERNEMENTS les y poussent.

Là où le communiqué du Pdf est amusant, c'est qu'il effectue un parallèle entre communisme et islam: c'est exactement réciter la voix de son maître qui était dans l'obligation de se trouver un nouvel adversaire afin de mobiliser après la chute du rideau de fer. Amusant parce que les américains sont justement le peuple de l'immigration et du métissage, des lobbies en tout genre, de l'impérialisme réel qui conduit ses armées fort loin de ses bases jusqu'en Asie; amusant parce que le potentiel militaire de l'union soviétique était d'une toute autre ampleur que celui d'islamistes chaussés de Nike.

Il est inutile de se plaindre longuement du fait que l'eau mouille: il suffit de fermer le robinet !

Cela signifie qu'il faut étudier la société américaine dans ses évolutions sachant que ce qui arrive ici vient majoritairement de là bas. Etudier également ses institutions ainsi que ses lobbies (ces derniers en se combattant se neutralisent, laissant ainsi la place au plus puissant d'entre eux) et effectuer le parallèle avec ce qui advient chez nous. Observer et ne pas détourner le regard au motif de peurs instinctives ou d'interdictions issues justement du système oppresseur.

Après tout, nos gouvernements depuis soixante cinq ans ne sont pas très colorés ni très musulmans n'est ce pas ? Ce sont pourtant eux qui portent la responsabilité de la situation dans laquelle se trouve la France aujourd'hui. Pas les arabo-musulmans.

« Quand le doigt montre la lune, l'imbécile regarde le doigt. »

Qui a fait entrer les arabo-musulmans ?

mardi 25 mai 2010

Drieu: anti-moderne et Européen


b98df9f2d35810c05045636196d383ff.jpg

Drieu La Rochelle, antimoderne et Européen

Recension : Drieu La Rochelle, antimoderne et européen (anthologie de citations récoltées par Arnaud Guyot-Jeannin), Perrin & Perrin, collection La Petite Bibliothèque n°2, 1999.

«Et après tout je ne suis pas qu’un écrivain, je suis un homme en proie au problème total» (Drieu). Et l’œuvre de Drieu, envisagée com­me un projet total? Nombreux sont les biographes qui s’y sont essayés, peu les élus conviés au banquet intellectuel et spirituel offert par Drieu de Fonds de cantine à Beloukia. A retourner le pro­blè­me dans tous les sens, après Mabire, Rouart et Vandromme, il est ap­paru à Arnaud Guyot-Jeannin, préfacier du recueil, qu’en définitive ce sont les textes qui parlent le mieux d’eux-mêmes. Histoire de bri­ser les préjugés qui enferment depuis 50 ans Drieu dans le registre de «l’esthète bourgeois fasciste et suicidaire»; histoire aussi d’avan­cer certains aspects de son œuvre occultés par son engagement collaborationniste. Le titre, explicite, du présent opuscule (60 pages), «antimoderne et européen», réhabilite à son tour, après que la pu­blication par NRF Gallimard de son Journal 1939-1945 a provoqué bien des polémiques sur le sujet. Où l’on découvre un Drieu loin de sa caricature antisémite et érotomane: «(...) au moment où de nom­breux écrivains ou journalistes clament leur admiration gênée et par­tielle pour Drieu, nous devons affirmer au contraire la profonde unité de son œuvre. Certes, on trouvera chez lui des paradoxes, quel­que­fois des contradictions, mais n’est-ce pas le propre d’un homme qui n’est pas théoricien et qui totalise dans sa pensée tous les domaines de la vie?» Et Guyot-Jeannin d’ajouter: «La seule liberté que nous pren­drons avec lui, c’est de l’aimer tout simplement à la lumière de ses meilleurs livres». «Il est, aux côtés d’Antoine de Saint-Exupéry et Geor­ges Bernanos, ce grand enfant libre et incorruptible qui ne dé­si­re pas grandir» (AGJ).

Si Drieu fut le prophète d’une seule révolution, elle ne fut ni nationale ni socialiste, mais spirituelle, mystique. Une préoccupation constante, qui sourd tout le long de ses écrits: Genève ou Moscou, La comédie de Charleroi, Les derniers jours, Notes pour comprendre le siècle, l’iné­dit Roman, et qui fait de lui, toujours selon Guyot-Jeannin, un spé­cialiste de la question, l’égal de Guénon et Evola. Petit florilège: «Il n’y a plus d’ordre à sauver, il faut en refaire un»; «Il faut mettre de la profondeur dans chaque minute, dans chaque se­con­de; sans quoi tout est raté pour l’éternité»; «Oui, j’y crois. Je crois qu’il y a sous tou­tes les grandes religions une religion secrète et pro­fonde qui lie tou­tes les religions entre elles et qui n’en fait qu’une seu­le expression de l’Hom­me. Unique et partout le même»; «Les dieux mè­nent à Dieu —et même au-delà».

Un peu cher peut-être (49 FF), mais il en est ainsi pour toutes les cou­rageuses petites collections (rappelons que Perrin & Perrin ont dé­jà publié Evola, Malaparte, Vialatte et Chateaubriant) qui n’ont pas accès aux grands circuits de distribution. Alors, pourquoi bouder no­tre plaisir?

Max SERCQ.


Américanisation ou immigration

Par Philippe Delbauvre

Certes; il n'en reste pas moins que le prélude à l'engagement nationaliste se fait par l'intermédiaire d'une prise de conscience d'un problème majeur qui nous aura interpellés de manière significative. Vous avez déclaré vous même dans le sujet consacré à l'islamisme:

« Pour moi le problème ethnique est primordial. C'est la base de mon combat. », façon comme une autre d'indiquer une priorité qui vous tient à coeur et dont la justification peut s'opérer si on le souhaite uniquement avec les yeux qui permettent de voir la réalité visible qui nous environne.

En ce qui me concerne, je ne fais pas exception à la règle mais c'est l'américanisation de l'Europe et notamment de la France qui m'a fait me mobiliser. Ce phénomène explique bien sur tant l'immigration de masse perçue ici comme conséquence que la modification des mentalités du Français de souche, perverti qu'il est par une idéologie anglo-saxonne qui à mes yeux n'a pas le droit de cité en France.


Il est vrai qu'un Français de souche resté catholique en surface et de terroir ethnique blanc mais formaté par la mentalité américaine ne choque pas autant que les bandes ethnico-religieuses qui affichent, volontairement ou non leur différence, pour ne pas dire leur altérité voire leur étrangeté. Remarquons donc que dans le premier cas, l'influence interne si elle est plus discrète, n'en est que plus perverse. Elle inclut d'ailleurs, justement, parce que les Etats Unis constituent le pays de l'immigration par excellence, le phénomène ethnico-racial qui se traduit là bas par des ghettos que l'on appelle ici cités, banlieues ou quartiers.


Il va de soi que phénomène ethnique mis à part qui met gravement en danger l'homogénéité raciale de la France qui constitue une des composantes essentielles de notre pays, je suis après études et analyses convaincu que l'islam en France reste superficiel, qu'il n'atteint pas intérieurement le Français de souche contrairement à la modification des comportements, conséquence de l'importation des moeurs américaines qui lamine les âmes françaises. Cela ne signifie pas que j'ai raison mais que je le pense sincèrement et en toute honnêteté.


Du reste, les musulmans en France ne sont nullement venus en France par l'intermédiaire d'une armada dont le drapeau portait le croissant mais bien importés par des milieux économiques liés à des gouvernements français apatrides dont le seul but était l'argent: où l'on reparle donc ici de l'économisme cher à la puissance appelée depuis hyperpuissance et située outre atlantique.


Remarque pessimiste, rien n'indique que les populations allogènes, d'ethnie et de religion différentes de celles des autochtones, ne finiront pas un jour par s'organiser sérieusement sur un mode corporatif, qui, compte tenu du nombre important de ses membres pourrait devenir un lobby de plus en plus pesant. En effet, si on ose juger honnêtement, on ne peut que prendre conscience du lobby juif, qui malgré son petit nombre de membres exerce des pressions considérables au point, par exemple, que le diner du crif est un point de passage obligé pour les hommes politiques français d'importance. On imagine à peine ce que pourrait donner un lobby, cette fois ci, arabo-musulman, sachant le nombre des membres de cette ethnie religieuse et les pressions qui pourraient être exercées.


Improbable à mes yeux bien sur mais cependant pas impossible; le danger est donc réel et au modeste niveau qui est le mien, j'y prends garde. Tant que l'islam sera à ce point désuni, pour les multiples raisons que l'on connait, il y aura neutralisation réciproque: jusqu'au jour où.


Autre aspect que nous n'avons pas évoqué qui est l'européisation du phénomène qui n'est donc nullement limité à la France. Voilà qui fait beaucoup et qui n'est guère rassurant tant pour nos compatriotes que pour nos voisins, le plus souvent confrontés à une situation similaire. C'est d'ailleurs vrai aussi de l'américanisation qui touche toute la « vieille Europe » que nous aimons et qui fut vilipendée par Georges Bush. Sa nouvelle Europe est justement celle d'un alignement plus marqué sur les Etats Unis, donc caractérisée par davantage de libéralisme tant dans le domaine de l'immigration que dans celui de l'économie. Au demeurant, le style sarkozyste, surtout à ses débuts, fut nettement influencé par les moeurs américaines au point de choquer la droite conservatrice (vieille France) sans que d'ailleurs la « gauche » ne s'en formalise outre mesure: quel aveu !



Je pense que nous sommes parvenus à un stade où il est urgent de s'instruire afin de bien comprendre les événements que nous sommes en train de vivre. Une chose est certaine, c'est que la France n'a jamais été moins homogène qu'aujourd'hui (ethnie, religion, rémunération, …) mais n'a jamais autant ressemblé à ses partenaires européens dans le versant ouest, conséquence probable justement de l'américanisation imposée juridiquement par Bruxelles – dont nous n'avons pas encore parlé – qui prend un malin plaisir à briser progressivement la spécificité des nations.


On accorde à mon sens au sein de la mouvance un peu trop d'importance aux faits divers même s'ils sont révélateurs par rapport à toutes les structures certes respectables en apparence mais qui laminent plus surement nos identités respectives.

lundi 24 mai 2010

De la dénonciation de l'islam

Par Philippe Delbauvre


Il y a dans la dénonciation de l'islam lorsque celui ci est dénoncé comme le danger majeur de ce début de millénaire une faute intellectuelle quand ce n'est pas une mauvaise foi évidente. Entendons nous bien: l'erreur de nos contemporains est d'admettre qu'une nationalité puisse être indépendante d'une ethnie ainsi que d'une religion dominante. En acceptant la pluralité tant des races que des religions, on en arrive fatalement à l'émergence de lobbies dont l'action vise à promouvoir la communauté dont ils sont les émanations. C'est le fameux melting pot qui advient alors avec le repli sur soi qui s'ensuit. En conséquence et fatalement, ce n'est plus l'intérêt général qui prévaut au sein de la cité mais quelques intérêts qui s'entrechoquent aux dépens de la totalité. Lobby noir, arabe, asiatique mais aussi musulman, bouddhiste ou plus anciennement juif. Lobby des femmes malheureuses de l'être et aspirant à changer de sexe, des femmes fières de l'être et homosexuelles, femmes s'estimant exploitées par les hommes, etc...

Evidemment, dans de telles conditions, le dialogue s'éteint faute de logos. C'est le culte du moi communautaire qui s'exprime, qu'il soit d'origine religieuse, ethnique, sexuel, etc... Ce moi porté aux nues est une régression et la négation de la civilisation: il ne marque en effet que le retour au principe homéostasique qui caractérise n'importe quel être vivant, aussi rudimentaire que puisse être sa structure. On en est parvenu là quelque deux mille ans après Vercingétorix.

Je dois avouer avoir une certaine sympathie pour le dieu de l'islam parce qu'il est celui des trois monothéismes qui est le plus impersonnel, le plus conceptuel. Cela ne me conduit nullement à me convertir puisque j'ai été baptisé et qu'il est de nombreux penseurs catholiques dont les opinions variées permettent de trouver celui qui résume le mieux pour chacun tant notre ressenti que notre pensée. Ainsi mon pessimisme me conduit naturellement tant à Saint Augustin qu'à Saint Bonaventure. D'autres, parce qu'ils perçoivent différemment leur rapport au divin trouveront surement le docteur de l'Eglise ad hoc. A ce titre qu'un Tahir de la nive se soit converti à l'islam au nom du refus de la postmodernité, même si ses analyses au sujet de l'impérialisme américain sont intéressantes, constitue à mes yeux une erreur:

Le code barre qui caractérise l'objet n'est pas compatible avec le catholicisme non plus.

Autrement, que des musulmans, dans leurs pays d'origine, c'est à dire sur la terre d'islam que je ne leur conteste pas, se livrent à des actions de toute sorte à l'encontre d'un modèle oppressif qui nous écrase aussi, m'apparait une excellente chose. Je leur envoie un clin d'oeil complice et les défends contre la désinformation tellement opérante sous nos cieux. Encore une fois, nul besoin de se convertir, puisqu'à bien connaître les catholiques authentiques, on s'aperçoit que les musulmans n'offrent pas davantage.
Remarquons qu'il y a aussi dans la conversion le choix d'une religion que l'on acquiert comme on le fait pour n'importe quel produit que l'on trouve dans nos hypermarchés et que nous plaçons dans notre caddie.

Pour revenir à la délinquance, problème de police qui justifie paradoxalement bien des attitudes politiques, nous constatons qu'elle est pour beaucoup le fait de personnes issues de l'immigration et d'origine musulmane. Encore faut-il ne pas souligner le fait sans l'analyser: la question au second degré pose le problème de savoir le pourquoi de l'immigration et de ceux qui l'organisent. Avouons que ce sujet n'est que très rarement traité, en tout cas beaucoup moins que la délinquance présentée de manière factuelle. L'immigration n'est globalement mais pas exclusivement certes, qu'une affaire de sous dans lesquels certains excellent davantage que d'autres. Elle permet aussi de faire ressembler à s'y méprendre la France aux states: il suffit de regarder la composition ethnique de nos rues.
Nos délinquants, parce qu'ils sont musulmans d'origine, nient leur condition: en effet, l'islam comme religion, impose des normes morales qui par exemple interdisent le vol: la main coupée aux voleurs, sentence musulmane et non républicaine, donnerait peut être d'excellents résultats, ne serait-ce qu'en matière de récidive. Choquant à lire mais pas nécessairement faux.

Je pense donc que les musulmans en France ne sont musulmans que de nom en ce qui concerne la majorité d'entre eux. Qu'ils ne sont en aucune façon venus envahir la France au profit d'un quelconque impérialisme ou au nom d'une religion qu'à l'évidence ils ne connaissent pas.

Alors ?

Je ne leur accorde ni les bénéfices que l'on reconnaît aux croyants, ni même d'être des représentants de la culture arabe. En bon matérialistes, ils sont venus trouver des travaux bien mieux rémunérés que ceux que l'on trouve dans leur pays d'origine, des allocations familiales attractives, un Rmi devenu Rsa qui n'est pas rien comparé à ce que l'on touche en travaillant dans d'autres pays. En tant que matérialistes, ils auraient bien tort de se priver et ce d'autant plus que NOS PROPRES GOUVERNEMENTS les y poussent.

Là où le communiqué du Pdf est amusant, c'est qu'il effectue un parallèle entre communisme et islam: c'est exactement réciter la voix de son maître qui était dans l'obligation de se trouver un nouvel adversaire afin de mobiliser après la chute du rideau de fer. Amusant parce que les américains sont justement le peuple de l'immigration et du métissage, des lobbies en tout genre, de l'impérialisme réel qui conduit ses armées fort loin de ses bases jusqu'en Asie; amusant parce que le potentiel militaire de l'union soviétique était d'une toute autre ampleur que celui d'islamistes chaussés de Nike.

Il est inutile de se plaindre longuement du fait que l'eau mouille: il suffit de fermer le robinet !

Cela signifie qu'il faut étudier la société américaine dans ses évolutions sachant que ce qui arrive ici vient majoritairement de là bas. Etudier également ses institutions ainsi que ses lobbies (ces derniers en se combattant se neutralisent, laissant ainsi la place au plus puissant d'entre eux) et effectuer le parallèle avec ce qui advient chez nous. Observer et ne pas détourner le regard au motif de peurs instinctives ou d'interdictions issues justement du système oppresseur.

Après tout, nos gouvernements depuis soixante cinq ans ne sont pas très colorés ni très musulmans n'est ce pas ? Ce sont pourtant eux qui portent la responsabilité de la situation dans laquelle se trouve la France aujourd'hui. Pas les arabo-musulmans.

« Quand le doigt montre la lune, l'imbécile regarde le doigt. »

Qui a fait entrer les arabo-musulmans ?


dimanche 23 mai 2010

De l'illégitime fierté des jeunes algériens

Il y a un malentendu algérien qui repose sur la personnalité du général de Gaulle. Celui ci bénéficiait hors de la mouvance d'une aura qui dépassait de beaucoup nos frontières. On ne doit pas oublier et il est nécessaire de le rappeler que le général fut ramené au pouvoir par une partie de l'armée bien décidée à faire l'Algérie française et confiante en l'homme providentiel pour parvenir à ses fins. On sait ce que furent ses mots devant des foules en délire qui déclenchèrent les plus fous espoirs qui fatalement allaient par la suite tragiquement désespérer. On ne doit pas non plus désapprendre que, comble de l'ironie, que la guerre d'Algérie fut gagnée militairement, tant dans les djebels qu'au sein des villes où le terrorisme fut anéanti.

Ce qui donna aux Algériens, et c'est ce qui se perçoit de nouveau chez nous aujourd'hui, le sentiment d'une victoire, ce fut le départ avilissant accompagné du massacre ignoble et honteux des harkis. Beaucoup de jeunes arabes de nos jours, parce qu'ils sont pour la majorité non instruits, ont la sincère impression que cette guerre menée par une petite partie de leurs ainés et marquée en réalité par leurs défaites successives et répétées, fut une victoire grandiose. D'où ce sentiment de supériorité vis à vis des Français assimilés à des perdants.

Ayant potassé le sujet voilà une vingtaine d'années, ce comportement d'autosatisfaction me fait sourire autant qu'il me révolte. La manière dont le terrorisme fut brutalement mais aussi intelligemment à Alger reste un modèle du genre. Il n'y a de surcroît aucun mérite et encore moins d'honneur à déposer une bombe dans un café ou un autre endroit non pas malgré mais parce qu'il y avait des innocents. Quant aux djebels, même si à certaines occasions, on a pu déceler un courage certain, les capacités tactiques des uns et des autres n'étaient assurément pas les mêmes.

C'est donc au gaullisme que l'on doit les actuels comportements de fierté mal placés mais aussi à toute la clique des années quatre vingt emmenée par sos racisme qui en premier lancèrent les idées de racines et d'identités. Cette association eut beaucoup de succès dans les rangs de la jeunesse française (c'était la mienne) dont Pauwels déclara à mon sens justement qu'elle était atteinte de sida mental et ce au grand dam de tous les progressistes de tout poil.

samedi 22 mai 2010

Réponse à un identitaire

Par Philippe Delbauvre


Au demeurant, nous avons l'un et l'autre notre obsession propre quant au péril majeur menaçant notre pays. Chacun aura compris que pour vous il s'agit de l'islam, religion en effet hétérogène (doxe) à la France et liée majoritairement au Sud, là où il s'agit pour moi de dénoncer l'économisme ou américanisation issue de l'Ouest qui bouleverse les schèmes de la créature française au point de la rendre méconnaissable.

S'agissant du Français pure souche qui constitue notre essentiel, j'ai bien peur que l'américanisation soit devenue tellement prégnante que l'on ait fini par ne plus s'en rendre compte. Peut être que l'un des phénomènes marquant l'Angleterre à savoir la disparition de la table familiale sise au sein de la salle à manger parce que chacun mange dès son retour à la maison, qui dans le canapé devant la télé, qui à la cuisine, touchera bientôt la France. Il s'agit là d'un aspect en apparence anodin qui pourtant en dit long sur l'évolution des mentalités et la fin d'une certaine forme de vivre ensemble qui caractérise le modèle familial français hérité de siècles d'imprégnation civilisationnelle.

La postmodernité appelée hypermodernité chez d'autres sociologues effectue des ravages qui m'insupporte de plus en plus au point que désormais la fuite qui, à l'image des Parthes ne signifie pas la fin du combat politique, me tente de plus en plus. Fuite vers la ruralité, la campagne où dans le cadre d'un petit village je pourrais reprendre contact avec la France réelle et charnelle. Je sais bien que je n'y trouverai pas la perfection des hommes que d'ailleurs je ne cherche pas mais qu'en revanche une certaine authenticité, un rapport à Dieu et à la nature me seront donnés.

Et puis là bas, reconnaissons le, ni bandes ethniques ou provocations diverses même involontaires, peut être justement parce ce qui fascine l'étranger de base ne sont autres que ce qui justement, n'est pas la France du terroir. Plus exactement, c'est l'absence d'influence de la postmodernité, celle là même qui plait à l'étranger, au sein du monde excentré des villes, qui rend le terroir inintéressant voire rebutant.

Cette absence d'altérité ethnique au sein des campagnes est au demeurant des plus intéressantes: populations plus que celles des autochtones touchées par le chômage et vivant de diverses allocations qui pourraient donc très bien si elles le souhaitaient s'offrir le calme qu'offrent les contrées villageoises sises assez loin des villes. Elles ne le font point. Il serait hasardeux de faire de ce choix la conséquence d'un accueil glacial des ruraux même si le paramètre est à prendre en considération; je crois plutôt que c'est l'ambiance de la ville et de la postmodernité que l'on y trouve qui les séduit. Peut être est ce pour ça qu'on les trouve autant dans les galeries marchandes des hypers, au voisinage des magasins, bowlings , cinémas et boites de nuit.

Les américains disent ghettos là où nous parlons cités: le résultat est pourtant, à quelques nuances près, le même.

vendredi 21 mai 2010

Violences policières à Lyon

Violences policières contre les catholiques à Lyon : une victime témoigne et portera plainte

Posté par NP Info Rhône-Alpesle 22 mai 2010

Mardi 18 mai dernier à Lyon, environ 400 manifestants homosexuels, soutenus par l’extrême gauche, comptaient procéder à un « kiss-in » devant la cathédrale Saint-Jean (Lyon 5e), c’est-à-dire s’y embrasser publiquement. C’était sans compter avec les 200 catholiques, patriotes et citoyens courageux qui n’entendaient pas tolérer cet acte « cathophobe » et provocateur devant un haut lieu du christianisme. A partir de 19h00, ils ont donc occupé le parvis de la cathédrale empêchant ainsi les homosexuels et « gauchos » d’y accéder pour passer à l’acte. Cet acte courageux s’est terminé vers 21h30 par une charge violente et brutale des CRS, de la gendarmerie mobile et de la BAC contre les catholiques à genoux en train de prier. L’un des CRS, Philippe d’une section3A, a même délibérément cassé la croix en bois et le chapelet de l’un des catholiques avant de lui porter violemment plusieurs coups en procédant à son arrestation. La victime, Martin, nous raconte point par point les évènements.

CRS Philippe profil” NPI : Pourquoi étiez-vous mardi soir devant la cathédrale Saint-Jean à Lyon ?

Martin : Nous avons voulu exprimer notre désaccord par rapport au « kiss-in » prévu par les associations homosexuelles devant un symbole du christianisme. Dès 19h00, nous avons donc occupé le parvis afin d’empêcher les homosexuels et les « gauchos » d’y accéder. Avec succès. Leur opération « kiss-in » a pitoyablement échouée.

” NPI : Mais la manifestation des associations homosexuelles avait été autorisée par la Préfecture, pas la votre !?

M. : C’est vrai et c’est scandaleux. Celle des homosexuels d’abord prévue pour samedi soir 15 mai, a d’abord été interdite par le Préfet, certes. Mais elle a ensuite été reportée au mardi 18 mai et autorisée cette fois.

En ce qui nous concerne, notre objectif était tout à fait noble, même si notre action n’a pas été autorisée par le système. Lorsque le droit devient un non droit, la résistance devient un devoir ! En effet, il ne suffit pas d’avoir de bonnes idées, mais il faut aussi avoir le courage de les appliquer. Ou pour le dire comme le pape Saint Pie X : « La force des méchants est notre lâcheté ». D’où notre présence pour rappeler aux Français le bon sens de l’ordre social et naturel, et le rejet de la « cathophobie » ambiante de plus en plus présente et cautionnée par l’Etat. La cathédrale Saint-Jean est aux catholiques et aux Français fiers de l’être, non aux manifestants homosexuels et « gauchos » qui voudraient la salir !

” NPI : Que s’est-il donc passé exactement ?

M. : À partir de 19h00, nous nous tenions sur le parvis devant la cathédrale. En face, et séparés par un cordon de CRS, de gendarmes et de personnels de la BAC en civil, se tenaient les homosexuels et les « gauchos » dont certains avaient le visage cagoulé ou masqué. Alors que ces derniers pratiquaient des gestes obscènes et proféraient des insultes contre nous, nous avons répliqué soit en priant, soit en scandant nos slogans en faveur de l’Eglise et de l’ordre naturel. Le face à face a duré 2 heures environ.

Vers 21h30, les forces de l’ordre ont commencé à disperser la manifestation homosexuelle. Trois minutes plus tard, ils se sont subitement attaqués à nous. Ils ont commencé à nous gazer et à nous matraquer alors que la plupart d’entre nous étions en train de prier à genoux ou paisiblement assis. La brutalité pratiquée par les CRS et gendarmes mobiles contre nous a été inouïe. Ils s’en sont même pris à une bonne sœur présente sur les lieux.

Etant donné que la manifestation des homosexuels avait été dissoute, il n’y aurait plus eu aucune raison pour nous de rester sur place et tout aurait pu se terminer paisiblement. Mais au lieu de nous laisser partir ensuite, ils ont déployé de la brutalité gratuite contre nous.

” NPI : Que vous est-il arrivé alors ?



Malgré le gaz lacrymogène, je suis d’abord resté assis par terre tenant au bout d’un de mes bras tendu une croix. Un CRS s’est ensuite arrêté devant moi en m’aspergeant de gaz jusqu’à ce que je ne puisse plus respirer, au point d’être asphyxié et brûlé au visage par le gaz. Je me suis malgré tout levé pour me diriger vers le bord du parvis afin de récupérer assis sur la chaise d’un bar. Deux minutes plus tard, arrivant à nouveau à respirer un peu, je me suis remis debout brandissant à nouveau ma croix. A ce moment-là, les forces de l’ordre avaient déjà repoussés une partie de nos manifestants dans une rue adjacente à 10 mètres devant moi, de telle sorte que je me suis retrouvé seul dans le dos du cordon des CRS.

Subitement, un CRS d’une section 3A et qui répond au prénom de Philippe m’a attaqué par derrière. Il m’a poussé par terre et a d’abord cassé violemment avec sa matraque ma croix, puis il m’a blessé moi-même avec cette même matraque. Il m’a ensuite bloqué les mains avec ses bottes. Paradoxalement, il m’a demandé simultanément plusieurs fois de mettre les mains dans le dos alors qu’il les bloquait avec ses pieds. De plus, à ma grande surprise, il m’a donné des ordres non seulement en français mais également en allemand !? D’où savait-il que j’étais Allemand ? Etonnant, non ? Reste à ajouter qu’il a également cassé le chapelet que je portais autour du cou.

Pour terminer, il m’a ligoté et emmené à l’un de ses collègues qui m’a conduit 200 mètres plus loin vers les camionnettes des CRS stationnées au bord de la Saône. Là bas, on m’a fait asseoir par terre en attendant que les CRS enregistrent mes données personnelles. Alors que je me trouvais ainsi assis par terre en attendant, Philippe le CRS est venu nous rejoindre. Me voyant encore là, il m’a à nouveau insulté en criant à la fois en allemand et en français : « j’ai bien envie de te casser la gueule. Tais-toi, compris ? » Je lui ai fait comprendre que j’avais bien compris. Puis, j’ai été finalement rendu à la police nationale et conduit dans un commissariat du 8e arrondissement de Lyon.

” NPI : Que s’est-il passé ensuite ?

Au commissariat, un policier a enregistré la version des faits que je lui dictais. Mais comme j’y mentionnais l’intervention du CRS avec son prénom (Philippe) et sa section (3A), le procès-verbal a été détruit au moment où il aurait dû être imprimé pour la signature. Pour établir un nouveau procès-verbal, on m’a demandé de répondre uniquement aux questions que l’on me poserait. Le but était clair : empêcher que ne soit décrite nommément l’intervention violente du CRS Philippe dans le procès-verbal. Ma demande qu’il soit mentionné dans le nouveau procès verbal a d’ailleurs été refusée.

Vers minuit, j’ai été relâché avec en mains une convocation pour le lendemain dans un autre commissariat lyonnais. Ma femme m’a alors conduit dans le service d’urgence d’un hôpital pour que je puisse faire établir un certificat médical constatant que j’ai été blessé à plusieurs endroits. J’ai quitté les urgences le matin vers 6h30.

” NPI : De quoi vous a-t-on accusé ?

Au commissariat, on ma dit : « si vous n’aviez rien fait, on ne vous aurait pas arrêté ». Néanmoins, aucun policier n’a déposé de plainte contre moi ou n’a déclaré m’avoir vu frapper quelqu’un ! La vidéo surveillance du parvis de la cathédrale saint Jean n’a rien donné non plus. De plus, mon casier judiciaire est vierge. Au commissariat du 5e arrondissement de Lyon où je me suis rendu le lendemain, on m’a d’ailleurs expliqué en 2 minutes que mon affaire serait classée sans suites. Pour la police, l’affaire est donc classée. Pour moi, par contre, c’est loin d’être le cas.

” NPI : Que comptez-vous faire ?

Par chance, les violences contre moi et mon arrestation ont été filmées et photographiées par plusieurs journalistes. On voit clairement dans ces enregistrements non seulement que je n’ai effectivement frappé personne, mais également toute la violence que j’ai subie de la part du CRS Philippe, probablement parce que je brandissais une croix dans la main droite. Les vidéos permettent aussi de prouver que ce CRS a délibérément détruit cette dernière. Avec ces preuves, j’ai donc l’intention de déposer une plainte auprès du Procureur de la République contre le CRS Philippe d’une section 3A. Je compte lui demander des dommages et intérêts pour les préjudices physique (blessures), matériel (croix, chapelet) et moral subis. De plus, je demanderai qu’il soit mis en examen pour avoir porté atteinte à la neutralité policière en matière philosophique, politique et religieuse.

Je trouve qu’un homme tellement brutal et vulgaire n’a rien à faire dans la police. La seule qualité que je puis lui trouver, c’est qu’il parle bien allemand (rires). A mon avis, il serait beaucoup plus utile comme interprète que comme policier.

Enfin, ma plainte permettra plus globalement de désigner les coupables de cette action brutale et insensée contre les catholiques à genoux ou assis devant la cathédrale Saint-Jean.

Affaire à suivre…

Interview exclusive réalisée par Nations Presse Info.

jeudi 20 mai 2010

L'itinéraire d'Edgar Julius Jung

Edgar Julius JUNG (1894-1934)



jung_e10.jpgNé le 6 mars 1894 à Ludwigshafen, fils d'un professeur de Gymnasium, Edgar Julius Jung entame, à la veille de la Première Guerre mondiale, des études de droit à Lausanne, où il suit les cours de Vilfredo Pareto. Quand la guerre éclate, Jung se porte volontaire dans les armées impériales et acquiert le grade de lieutenant. À sa démobilisation, il reprend ses études de droit à Heidelberg et à Würzburg mais participe néanmoins aux combats de la guerre civile allemande de 1918-19. Engagé dans le corps franc du Colonel Chevalier von Epp, il participe à la reconquête de Munich, gouvernée par les "conseils" rouges. Jung organise ensuite la résistance allemande contre la présence française dans le Palatinat. En 1923, il doit quitter précipitamment les zones occidentales occupées pour avoir trempé dans le complot qui a abouti à l'assassinat du leader séparatiste francophile Heinz Orbis. C'est de cette époque que date son aversion pour la personne de Hitler : ce dernier, sollicité par Jung envoyé par Brüning, avait refusé de rejoindre le front commun des nationaux et des conservateurs contre l'occupation française, estimant que le "danger juif" primait le "danger français". Pour Jung, ce refus donnait la preuve de l'immaturité politique de celui qui allait devenir le chef du IIIe Reich.


Un réseau de "clubs conservateurs"


En 1925, Jung ouvre un cabinet d'avocat à Munich. Il renonce à l'activisme politique et rejoint la DVP nationale-libérale, un parti toléré par les Français dans le Palatinat et qui rassemblait, là-bas, tous les adversaires du détachement de cette province allemande. Quand Stresemann opte pour une politique de réconciliation avec la France, dans la foulée du Pacte de Locarno (1925), Jung se distancie de ce parti, mais en reste formellement membre jusqu'en 1930. Il consacre ses énergies à toutes sortes d'entreprises "métapolitiques" et d'activités "clubistes". En effet, entre 1925 et 1933, la République de Weimar voit se constituer un véritable réseau de clubs conservateurs qui organisent des conférences, publient des revues intellectuelles, cherchent des contacts avec des personnalités importantes du monde de l'économie ou de la politique. Après avoir eu quelques contacts avec le Juniklub et le Herren-Klub de Heinrich von Gleichen et Max Hildebert Boehm (dont il retiendra la définition du Volk), Jung adhère et participe successivement aux activités du Volksdeutsches Klub (de Karl Christian von Loesch), de la Nationalpolitische Vereinigung (à Dortmund) et du Jungakademisches Klub de Munich, dont il est le fondateur. L'objectif de cette stratégie métapolitique est de créer une nouvelle conscience politique chez les étudiants, de manier l'arme de la science contre les libéraux et les gauches et de fonder une éthique pour les temps nouveaux.

En 1927, paraît la première édition de son livre Die Herrschaft der Minderwertigen (La domination des hommes de moindre valeur), véritable vade-mecum de la Révolution conservatrice d'inspiration traditionaliste ou jungkonservative (donc que nous distinguons de ses inspirations nihiliste, nationale-révolutionnaire, soldatique comme chez les frères Jünger, nationale-bolchévique, völkische, etc.). Entre 1929 et 1932, paraissent plusieurs éditions d'une nouvelle version, comptant deux fois plus de pages, et approfondissant considérablement l'idéologie jungkonservative. Petit à petit, pense Jung, une idéologie conservatrice et traditionaliste, puisant dans les racines religieuses de l'Europe, remplacera la "domination des hommes de moindre valeur", établie depuis 1789. Mais, secouée par la crise, l'Allemagne n'emprunte pas cette voie conservatrice : le parlementarisme libéral s'effondre, plus tôt que Jung ne l'avait prévu, mais pour laisser le chemin libre aux communistes ou aux nationaux-socialistes.


"Clubs" ou masses


Jung constate avec amertume que le noyau conservateur qu'il avait formé dans ses clubs ne fait pas le poids devant les masses enrégimentées. Pour gagner du temps et barrer la route au mouvement hitlérien, Jung estime qu'il faut soutenir le gouvernement de Brüning. Ce gouvernement prolongerait la vie de la démocratie libérale pendant le temps nécessaire pour former une élite conservatrice, capable de passer aux affaires et de construire "l'État organique et corporatif" dont rêvaient les droites catholiques. Pour Jung, l'avènement du national-socialisme totalitaire serait la conséquence logique de 1789 et non son éradication définitive par une "éthique de plus haute valeur". En 1930-31, il rejoint les rangs de la Volkskonservative Vereinigung, qui soutient Brüning, et cherche à la rebaptiser Revolutionär-konservative Vereinigung pour séduire une partie de l'électorat national-socialiste. En mai 1932, Brüning tombe. Jung décide de soutenir son successeur Papen, qu'il juge aussi falot que lui. Jung devient toutefois son conseiller.

Quand Hitler accède au pouvoir en janvier 1933, Jung prépare aussitôt les élections de mars 1933 en organisant la campagne électorale du Kampffront Schwarz-Weiß-Rot, visant à soutenir l'aile conservatrice du nouveau gouvernement et à transformer la révolution nationale de Hitler, marquée par une démagogie tapageuse, en une révolution conservatrice, chrétienne, tranquille, sérieuse, décidée. Cette ultime tentative connaît l'échec. Jung continue cependant à écrire les discours de von Papen. Le 17 juin 1934, ce dernier, lors d'un rassemblement universitaire à Marbourg, prononce un discours écrit par Jung, où celui-ci dénonce le "byzantinisme du national-socialisme", ses prétentions totalitaires contre-nature, ses polémiques contre l'esprit et la raison et réclame le retour d'une "humanité véritable" qui inaugurera "l'apogée de la culture antique et chrétienne". Le régime réagit en interdisant la radiodiffusion du discours et la circulation de sa version imprimée. Papen démissionne mais cède ensuite aux pressions de la police. Jung est arrêté le 25 juin et, cinq jours plus tard, on retrouve son cadavre criblé de balles dans un petit bois près d'Oranienburg. Le destin de Jung montre l'impossiblité de mener à bien une révolution conservatrice/traditionaliste à l'âge des masses.


Analyse


La Domination des hommes de moindre valeur. Son effondrement et sa dissolution par un Règne nouveau (Die Herrschaft der Minderwertigen. Ihr Zerfall und ihre Ablösung durch ein neues Reich), 1929.

Jung a voulu faire de cet ouvrage une sorte de "bible" de la "révolution conservatrice", une révolution qu'il voulait culturelle et annonciatrice d'un grand bouleversement politique. S'adressant aux jeunes et aux étudiants, Jung veut donner à son conservatisme - son Jungkonservativismus - une dimension "révolutionnaire". Il explique que l'idéologie progressiste a eu son sens et son utilité historique ; il fallait qu'elle brise l'hégémonie de formes mortes. Mais depuis que celles-ci ont disparu de la scène politique, l'attitude progressiste n'a plus raison d'être. L'idéologie du progrès n'est plus qu'une machine qui tourne à vide. Pire, quand elle reste sur sa lancée, elle peut s'avérer suicidaire. À la suite de la parenthèse progressiste, doit s'ouvrir une ère de "maintien", de conservation. Le Jungkonservativismus ne cherche donc pas à perpétuer des formes politiques dépassées. Quant aux formes sociales et politiques actuelles, pense Jung, elles ne sont plus des formes au sens propre du mot, mais des résidus évidés, balottés dans le chaos de l'histoire. Jung définit ensuite son conservatisme comme "évolutionnaire" : il vise le dépassement d'un monde vermoulu, l'inversion radicale et positive de ses fausses valeurs. Ce travail d'inversion/restauration est, aux yeux de Jung, proprement révolutionnaire.

La période qui suit la Grande Guerre est caractérisée par la crise épocale des valeurs individualistes et bourgeoises en pleine décadence. Pour les relayer, le Jungkonservativismus jungien propose un recours à Dilthey et à Bergson, à Spengler, Tönnies, Roberto Michels, Vilfredo Pareto et Nicolas Berdiaev. La crise s'explique, en langage spenglérien, par le passage au stade de "civilisation" qui est le couronnement de l'esprit libéral. Les liens sociaux sont détruits et les peuples tombent sous la coupe d'une démocratie inorganique, gérée par les "hommes de moindre valeur". Tel est le diagnostic.


Une pulsion métaphysique immuable


Pour sortir de cette impasse, il faut restaurer les vertus religieuses. Abandonnant ses positions initiales, lesquelles reposaient sur une philosophie des valeurs tirée du néo-kantisme, Jung veut désormais ancrer son "axiome de l'immuabilité de la pulsion métaphysique" dans un discours théologisé. Deux philosophes de la religion contribuent à le faire passer du néo-kantisme au néo-théologisme : Nicolas Berdiaev et Leopold Ziegler (qui deviendra son ami personnel). Jung embraye sur l'idée de Berdiaev qui évoque le fin imminente de l'époque moderne qui a vu le triomphe de l'irreligion. Pour Jung comme pour Berdiaev ou Ziegler, l'époque qui succèdera au libéralisme moderne sera un "nouveau Moyen Âge" pétri de religion, réchristianisé. Éliminant les catastrophes de l'individualisme, ce nouveau "Moyen Âge" restaure une holicité (Ganzheit), un universalisme dans le sens où l'entendait Othmar Spann, un "organicisme" historique et non biologique. Cette dernière position distingue Jung des nationalistes de toutes catégories. En effet, il rejette le concept de "nation" comme "occidental", c'est-à-dire "français" et révolutionnaire, libéral et atomiste. Dans ce concept de nation, domine le rationalisme raisonneur de l'idéologie des Lumières. Les "nations", dans ce sens, sont les peuples malades ou morts. Les peuples qui n'ont pas subi l'emprise de l'idéologie nationale, qui est d'essence révolutionnaire et est donc perverse, sont vivants, conservent au fond d'eux-mêmes des énergies intactes et demeurent les "porteurs de l'histoire".


Le Volk et le Reich contre le nationalisme


Jung relativise ainsi au maximum la valeur attribuée à l'État national, fermé sur lui-même. Les concepts-clé sont pour lui ceux de peuple (Volk) et de Reich. Cette dernière instance, supra-nationale et incarnation politique du divin sur la Terre, est une idée d'ordre fédérative, tout à fait adaptée à l'espace centre-européen. De là, elle devra être étendue à l'ensemble du continent européen, de façon à instaurer un europäischer Staatenbund (une fédération des États européens). Sur le plan spirituel, l'idée de Reich est le seul barrage possible contre le processus de morcellement rationaliste et nationaliste. Les États-Nations reposent sur un fait figé rendu immuable par coercition, tandis que le Reich est un mouvement perpétuel dynamique qui travaille sans interruption les matières "peuples". Pour Jung, né protestant mais devenu catholique de fait, l'idée nationale est une tradition protestante en Allemagne, tandis que l'idée dynamique de Reich est une idée catholique. Sur le plan intérieur, ce Reich fédératif est organisé corporativement. À la place du Parlement et du suffrage universel, Jung suggère l'introduction d'une représentation populaire corporative et d'un droit de vote échelonné et différencié. L'organisation intérieure de son Reich idéal, Jung la calque sur les idées du sociologue et philosophe autrichien Othmar Spann. C'est le talon d'Achille de son idéologie : cette organisation corporative ne peut s'appliquer dans un État moderne et industriel. Son appel à l'ascèse et au sacrifice ne pouvait nullement mobiliser les Allemands de son époque, durement frappés par l'inflation, la crise de 29, la famine du blocus et les dettes de Versailles.



Robert Steuckers, Vouloir n°134/136, 1996.



> Bibliographie <

Die geistige Krise des jungen Deutschland, 1926 (discours, 20 p.) ; Die Herrschaft der Minderwertigen. Ihr Zerfall und ihre Ablösung, 1927 (XIV + 341 p.) ; Die Herrschaft der Minderwertigen. Ihr Zerfall und ihre Ablösung durch ein neues Reich, 1929 (2e éd.), 1930 (3e éd.) (692 p.) ; Föderalismus aus Weltanschauung, 1931 ; Sinndeutung der deutschen Revolution, 1933 ; une copie du mémoire rédigé par E.J. Jung à l'adresse de Papen en avril 1934 se trouve à l'Institut für Zeitgeschichte de Munich, archives photocopiées 98, 2375/59 et chez Edmund Forschbach, ami et biographe d'EJ Jung (cf. infra) ; d'après Karlheinz Weißmann (cf. infra), Jung serait l'auteur de la plupart des textes contenus dans le recueil de discours de Franz von Papen intitulé Apell an das deutsche Gewissen. Reden zur nationalen Revolution. Schriften an die Nation, Bd. 32/33, Oldenburg i.O., 1933.


> Principaux articles de philosophie politique <

  1. Dans la revue Deutsche Rundschau : Reichsreform (nov. 1928) ; Der Volksrechtsgedanke und die Rechtsvorstellungen von Versailles (oct. 1929) ; Volkserhaltung (mars 1930) ; "Aufstand der Rechten" (1931, pp.81-88) ; Neubelebung von Weimar ? (juin 1932) ; Revolutionäre Staatsführung (oct. 1932) ; Deutsche Unzulänglichkeit (nov. 1932) ; Verlustbilanz der Rechten (1/1933) ; Die christiliche Revolution (sept. 1933, pp. 142-147) ; Einsatz der Nation (1933, pp. 155-160).
  2. Dans les Schweizer Monatshefte : 1930/31 : Heft 1, p. 37 ; Heft 7, p. 321 ; 1932/33 : Heft 5/6, p. 275.
  3. Dans la Rheinisch-Westfälische Zeitung : où Jung utilisait le pseudonyme de Tyll, voir les dates suivantes : 1/1/1930 ; 5/3/1930 ; 5/4/1930 ; 24/4/1930 ; 2/5/1930 ; 31/5/1930 ; 12/10/1930 ; 8/11/1930 ; 30/12/1930 ; 28/1/1931 ; 7/2/1931 ; 4/3/1931 ; 1/4/1931 ; 10/4/1931 ; 1/8/1931 ; été 1931 ; 15/3/1932.
  4. Dans les Münchner Neueste Nachrichten : voir les dates suivantes : 20/3/1925 ; 28/1/1930 ; 23/11/1930 ; 3/1/1931 ; 25/7/1931 ; 4/7/1931.
  5. Dans les Süddeutsche Monatshefte : Die Tragik der Kriegsgeneration, mai 1930, pp. 511-534.
  6. Dans Die Laterne : Was ist liberal ?, Folge 6, 6/5/1931.

> Participation à des ouvrages collectifs <

Deutschland und die konservative Revolution, in EJ Jung, Deutsche über Deutschland. Die Stimme des unbekannten Politikers, Munich, 1932, pp. 369-383 ; on signale également une contribution d'EJ Jung (Die deutsche Staatskrise als Ausdruck der abandländischen Kulturkrise) dans Karl Haushofer et Kurt Trampler (éd.), Deutschlands Weg an der Zeitenwende, Munich, 1931 ; le livre signé par Leopold Ziegler, Fünfundzwanzig Sätze vom Deutschen Staat (Berlin, 1931) serait en fait dû à la plume de Jung.

> Sur Edgar Julius Jung <

Leopold Ziegler, EJ Jung. Denkmal und Vermächtnis, Salzbourg, 1955 ; EJ und der Widerstand, in Civis n° 59, Bonn, nov. 1959 ; Friedrich Grass, EJ Jung (1894-1934), in Kurt Baumann (éd.), Pfälzer Lebensbilder, Bd. 1, Spire, 1964 ; Karl Martin Grass, EJ Jung, Papenkreis und Röhmkrise 1933-1934, dissertation phil., Heidelberg, 1966 ; Bernhard Jenschke, Zur Kritik der konservativ-revolutionäre Ideologie in der Weimarer Republik. Weltanschauung und Politik bei EJ Jung, Munich, 1971 (avec une bibliographie reprenant 79 articles importants d'EJ Jung) ; Karl-Martin Grass, EJ Jung, in Neue Deutsche Biographie, 10. Bd., Berlin, 1974 ; Joachim Kaiser, Konservative Opposition gegen Hitler 1933/34. Edgar Julius Jung und Ewald von Kleist-Schmenzin, Texte non publié d'un séminaire de l'Université d'Aix-la-Chapelle, 1984 ; Edmund Forschbach, Edgar J. Jung, ein konservativer Revolutionär 30. Juni 1934, Pfullingen, 1984 ; Karlheinz Weißmann, EJ Jung in Criticón, 104, 1987, pp. 245-249 ; Armin Mohler, Die Konservative Revolution in Deutschland 1918-1932. Ein Handbuch, 3e éd., Darmstadt, 1989.

En français : « EJ Jung ou l'illusion de la 'Révolution conservatrice' », Gilbert Merlio, Revue d'Allemagne, t. XVI, n°3, 1984 ; « La Révolution allemande selon EJ Jung et le national-socialisme », Barbara Koehn, in La Révolution conservatrice et les élites intellectuelles, Presses Universitaires de Rennes, 2003.



> Pour comprendre le contexte historique <

Klemens von Klemperer, Konservative Bewegungen zwischen Kaiserreich und Nationalsozialismus, Munich/Vienne, 1957 ; Erasmus Jonas, Die Volkskonservativen 1928-1933, Düsseldorf, 1965 ; Theodor Eschenburg, Hindenburg, Brüning, Groener, Schleicher, in Vierteljahreshefte für Zeitgeschichte, 9. Jg. 1961, 1 ; Kurt Sontheimer, Antidemokratisches Denken in der Weimarer Republik, Munich 1962 ; Franz von Papen, Vom Scheitern einer Demokratie 1930-1933, Mayence, 1968 ; Klaus Breuning, Die Vision des Reiches. Deutscher Katholizismus zwischen Demokratie und Diktatur, Munich, 1969 ; Volker Mauersberger, Rudolf Pechel und die "Deutsche Rundschau" 1919-1933. Eine Studie zur konservativ-revolutionären Publizistik in der Weimarer Republik, Brème, 1971 ; Jean-Pierre Faye, Langages totalitaires, 1972 ; Martin Greiffenhagen, Das Dilemma des Konservatismus in Deutschland, Munich, 1977.

mercredi 19 mai 2010

Les pas; Paul Valéry

Les pas

Tes pas, enfants de mon silence,
Saintement, lentement placés,
Vers le lit de ma vigilance
Procèdent muets et glacés.

Personne pure, ombre divine,
Qu'ils sont doux, tes pas retenus !
Dieux !... tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus !

Si, de tes lèvres avancées,
Tu prépares pour l'apaiser,
A l'habitant de mes pensées
La nourriture d'un baiser,

Ne hâte pas cet acte tendre,
Douceur d'être et de n'être pas,
Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon coeur n'était que vos pas.


mardi 18 mai 2010

La nation vue par l'Oeuvre Française

La Patrie, la Nation, l'Etat...


La nation est menacée dans son existence même par l'application du traité de Maëstricht et la constitution de l'Union européenne, cheval de Troie du mondialisme. On nous présente l'effacement des nations, devant l'avènement de la mondialisation, comme étant quelque chose d'inéluctable, répondant à un "sens de l'histoire".

Hier ce sens de l'histoire était communiste, aujourd'hui il serait mondialiste. Or si l'on s'en tient à une observation stricte des événements, il semblerait plutôt que l'on assiste à une remise en cause des grands ensembles.

Toujours dénoncée et combattue la dernière moitié du XXème siècle, la nation est au-dessus de tout échaffaudage idéologique. Elle est établie, défendue, maintenue, perdue, retrouvée, rétablie par des engagements plus spontanés que définis intellectuellement. Une nation, la nation, n'est pas théorique, c'est une réalité. Les nationalistes trouvent dans l'histoire de la nation un guide nécessaire irremplaçable.

LA PATRIE

La Patrie, c'est la France telle que l'on fait nos pères. "Ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons; ce sont des autels et des tombeaux; ce sont des hommes vivant, père, mère, et frères, des enfants qui jouent aux jardins, des paysans qui font du blé, des jardiniers qui font des roses, des marchands, des artisans, des ouvriers, des soldats, il n'y a rien au monde de plus concret."
La Patrie, c'est la terre et les morts, c'est le sol.





LA NATION

La nation n'est pas une "certaine idée" chère à nos intellectuels, qui se donnent ainsi le droit de s'en séparer lorsque l'idée qu'ils s'en font n'est plus conforme à réalité. Ce n'est pas un contrat, encore moins un mythe : c'est un corps vivant, ordonné, hiérarchiquement construit.

La nation est fondée sur les réalités d'un territoire et d'une ethnie particulière, forgée par des siècles d'histoire et par un Etat sans lequel elle n'existerait pas. La nation est la réalisation commune d'un destin particulier.

De toutes les communautés naturelles existantes, comme la famille ou le travail, la nation en est la plus vaste. Au delà de l'unité géographique, raciale et linguistique, la nation correspond à une unité de destin historique. C'est un sol, un peuple, une langue et une civilisation, polis par le vent de l'histoire. Ce n'est pas un contrat qui élèvent un groupe d'homme au rang de nation, c'est le passé vécu ensemble et la certitude de vivre un avenir en commun.
La nation, c'est l'histoire





L'ETAT

L'Etat n'est pas une machine adminsitrative ni un organisme de gestion ou un arbitre entre intérêts particuliers. L'Etat est la nation organisée pour l'accomplissement de sa destinée.

Il doit établir l'unité de la nation, une unité politique en excluant la division en partis politiques multiples, une unité sociale aussi en abolisant la lutte entre classes sociales, en supprimant toute technocratie capitaliste, en éliminant le marxisme.

L'Etat est fondé sur le droit de la nation, il est au service de la nation dont il unit toutes les activités et toutes les forces vives.
Indépendant à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières, l'Etat c'est la souveraineté.





EN RESUME



Le culte de la patrie, c'est le respect de la terre des pères, la terre et les morts; le culte de la nation c'est la religion de leur sang.

La nation n'est pas une théorie, c'est la réalité. Ce n'est pas un contrat encore moins un mythe. Elle est au-dessus de tout échafaudage idéologique.

La nation est fondée sur les réalités d'un territoire et d'une ethnie particulière, forgée par des siècles d'histoire et par un Etat sans lequel elle n'existerait pas.

La nation est une réalisation commune d'un destin particulier.

L'Etat n'est pas une machine administrative ni un organisme de gestion. Garant de l'unité nationale, fondé sur le droit de la nation, l'Etat est la nation organisée pour l'accomplissement de sa destinée.


La patrie, c'est le sol; la nation, c'est l'histoire; l'Etat, c'est la souveraineté.