lundi 24 mai 2010

De la dénonciation de l'islam

Par Philippe Delbauvre


Il y a dans la dénonciation de l'islam lorsque celui ci est dénoncé comme le danger majeur de ce début de millénaire une faute intellectuelle quand ce n'est pas une mauvaise foi évidente. Entendons nous bien: l'erreur de nos contemporains est d'admettre qu'une nationalité puisse être indépendante d'une ethnie ainsi que d'une religion dominante. En acceptant la pluralité tant des races que des religions, on en arrive fatalement à l'émergence de lobbies dont l'action vise à promouvoir la communauté dont ils sont les émanations. C'est le fameux melting pot qui advient alors avec le repli sur soi qui s'ensuit. En conséquence et fatalement, ce n'est plus l'intérêt général qui prévaut au sein de la cité mais quelques intérêts qui s'entrechoquent aux dépens de la totalité. Lobby noir, arabe, asiatique mais aussi musulman, bouddhiste ou plus anciennement juif. Lobby des femmes malheureuses de l'être et aspirant à changer de sexe, des femmes fières de l'être et homosexuelles, femmes s'estimant exploitées par les hommes, etc...

Evidemment, dans de telles conditions, le dialogue s'éteint faute de logos. C'est le culte du moi communautaire qui s'exprime, qu'il soit d'origine religieuse, ethnique, sexuel, etc... Ce moi porté aux nues est une régression et la négation de la civilisation: il ne marque en effet que le retour au principe homéostasique qui caractérise n'importe quel être vivant, aussi rudimentaire que puisse être sa structure. On en est parvenu là quelque deux mille ans après Vercingétorix.

Je dois avouer avoir une certaine sympathie pour le dieu de l'islam parce qu'il est celui des trois monothéismes qui est le plus impersonnel, le plus conceptuel. Cela ne me conduit nullement à me convertir puisque j'ai été baptisé et qu'il est de nombreux penseurs catholiques dont les opinions variées permettent de trouver celui qui résume le mieux pour chacun tant notre ressenti que notre pensée. Ainsi mon pessimisme me conduit naturellement tant à Saint Augustin qu'à Saint Bonaventure. D'autres, parce qu'ils perçoivent différemment leur rapport au divin trouveront surement le docteur de l'Eglise ad hoc. A ce titre qu'un Tahir de la nive se soit converti à l'islam au nom du refus de la postmodernité, même si ses analyses au sujet de l'impérialisme américain sont intéressantes, constitue à mes yeux une erreur:

Le code barre qui caractérise l'objet n'est pas compatible avec le catholicisme non plus.

Autrement, que des musulmans, dans leurs pays d'origine, c'est à dire sur la terre d'islam que je ne leur conteste pas, se livrent à des actions de toute sorte à l'encontre d'un modèle oppressif qui nous écrase aussi, m'apparait une excellente chose. Je leur envoie un clin d'oeil complice et les défends contre la désinformation tellement opérante sous nos cieux. Encore une fois, nul besoin de se convertir, puisqu'à bien connaître les catholiques authentiques, on s'aperçoit que les musulmans n'offrent pas davantage.
Remarquons qu'il y a aussi dans la conversion le choix d'une religion que l'on acquiert comme on le fait pour n'importe quel produit que l'on trouve dans nos hypermarchés et que nous plaçons dans notre caddie.

Pour revenir à la délinquance, problème de police qui justifie paradoxalement bien des attitudes politiques, nous constatons qu'elle est pour beaucoup le fait de personnes issues de l'immigration et d'origine musulmane. Encore faut-il ne pas souligner le fait sans l'analyser: la question au second degré pose le problème de savoir le pourquoi de l'immigration et de ceux qui l'organisent. Avouons que ce sujet n'est que très rarement traité, en tout cas beaucoup moins que la délinquance présentée de manière factuelle. L'immigration n'est globalement mais pas exclusivement certes, qu'une affaire de sous dans lesquels certains excellent davantage que d'autres. Elle permet aussi de faire ressembler à s'y méprendre la France aux states: il suffit de regarder la composition ethnique de nos rues.
Nos délinquants, parce qu'ils sont musulmans d'origine, nient leur condition: en effet, l'islam comme religion, impose des normes morales qui par exemple interdisent le vol: la main coupée aux voleurs, sentence musulmane et non républicaine, donnerait peut être d'excellents résultats, ne serait-ce qu'en matière de récidive. Choquant à lire mais pas nécessairement faux.

Je pense donc que les musulmans en France ne sont musulmans que de nom en ce qui concerne la majorité d'entre eux. Qu'ils ne sont en aucune façon venus envahir la France au profit d'un quelconque impérialisme ou au nom d'une religion qu'à l'évidence ils ne connaissent pas.

Alors ?

Je ne leur accorde ni les bénéfices que l'on reconnaît aux croyants, ni même d'être des représentants de la culture arabe. En bon matérialistes, ils sont venus trouver des travaux bien mieux rémunérés que ceux que l'on trouve dans leur pays d'origine, des allocations familiales attractives, un Rmi devenu Rsa qui n'est pas rien comparé à ce que l'on touche en travaillant dans d'autres pays. En tant que matérialistes, ils auraient bien tort de se priver et ce d'autant plus que NOS PROPRES GOUVERNEMENTS les y poussent.

Là où le communiqué du Pdf est amusant, c'est qu'il effectue un parallèle entre communisme et islam: c'est exactement réciter la voix de son maître qui était dans l'obligation de se trouver un nouvel adversaire afin de mobiliser après la chute du rideau de fer. Amusant parce que les américains sont justement le peuple de l'immigration et du métissage, des lobbies en tout genre, de l'impérialisme réel qui conduit ses armées fort loin de ses bases jusqu'en Asie; amusant parce que le potentiel militaire de l'union soviétique était d'une toute autre ampleur que celui d'islamistes chaussés de Nike.

Il est inutile de se plaindre longuement du fait que l'eau mouille: il suffit de fermer le robinet !

Cela signifie qu'il faut étudier la société américaine dans ses évolutions sachant que ce qui arrive ici vient majoritairement de là bas. Etudier également ses institutions ainsi que ses lobbies (ces derniers en se combattant se neutralisent, laissant ainsi la place au plus puissant d'entre eux) et effectuer le parallèle avec ce qui advient chez nous. Observer et ne pas détourner le regard au motif de peurs instinctives ou d'interdictions issues justement du système oppresseur.

Après tout, nos gouvernements depuis soixante cinq ans ne sont pas très colorés ni très musulmans n'est ce pas ? Ce sont pourtant eux qui portent la responsabilité de la situation dans laquelle se trouve la France aujourd'hui. Pas les arabo-musulmans.

« Quand le doigt montre la lune, l'imbécile regarde le doigt. »

Qui a fait entrer les arabo-musulmans ?